La formule optique de l’objectif Holga HL-C 60 mm f/8 est identique à celle de l’appareil argentique Holga 120S. Mais si d’autres testeurs s’étonnent du faible rendement lumineux de l’objectif numérique, ils n’ont pas bien cherché pour élucider le mystère : l’ouverture réelle se situe plutôt à f/30 qu’à f/8, car le fabricant a décidé d’ajouter un “faux ” diaphragme en forme de fleur afin de reproduire le vignetage atypique du Holga 120S. Avec une luminosité aussi réduite, le cadrage et la mise au point deviennent des missions impossibles, même en plein jour. La visée reflex en est très assombrie et l’utilisation de la visée LiveView uniquement envisageable en journée. Souvent, il est nécessaire d’augmenter la sensibilité ISO du boîtier pour ainsi obtenir des vitesses suffisamment rapides lorsqu’on travaille à main levée.
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Dans la pratique, la faible ouverture et la focale “mi-poisson, mi-oiseau ” limitent le potentiel créatif de ce caillou en plastique. N’espérez donc pas réaliser des portraits, des photos de rue ou des vues panoramiques de grands espaces : associé à un appareil à capteur grand format, le Holga HL-C 60 mm f/8 équivaut à un objectif à focale standard et lorsqu’il est monté sur un appareil à capteur APS-C, il devient un petit télé (90 ou 96 mm). Bien qu’il soit possible de lui ajouter des accessoires optiques, et notamment des adaptateurs Fish-eye (170 °), grand-angle (30 mm), télé (150 mm) et macro, cela ne modifie pas le T-Stop tristounet de l’objectif.
Les photos prises avec cet objectif partagent une déformation forte en coussinet et une perte de piqué en périphérie. Si le rendu général est assez doux, voire mou, la définition de l’optique demeure plutôt honorable au centre de l’image. Quant au vignetage, il est très prononcé avec un boîtier à capteur “full frame” alors qu’il disparaît presque entièrement avec un boîtier à capteur APS-C. Avec son ouverture étriquée, l’objectif produit des images qui ressemblent finalement davantage à celles réalisées avec une vilaine optique sans cachet particulier qu’avec l’infâme cul de bouteille de la Holga argentique. Bref, elles manquent de caractère et il faut souvent leur imposer un posttraitement plutôt musclé pour retrouver un rendu évoquant l’ancêtre.
Le Holga HL-C 60 mm f/8 fait partie des accessoires dont on se lasse assez rapidement. Certes, le rendu est plutôt amusant, mais l’objectif est bien peu lumineux, sa focale un peu trop longue et son champ d’action (trop) restreint. De plus, pour produire le rendu typique des appareils Holga, il faut souvent investir un peu de temps (et de l’argent) dans le posttraitement. J’ai trouvé les filtres de Nik Color Efex Pro et Topaz Adjust particulièrement efficaces à cette tâche. Le Holga HL-C 60 mm f/8 n’est pas plus onéreux qu’un gros livre de poche et c’est son plus grand atout — à ce prix-là, qui pourra lui résister ?
Monture Holga pour Nikon D200